Un tout autre jardin se déploie derrière la maison côté couchant. Sa forme évoque la proue d’un navire. Ce que nous nommons aujourd’hui « jardin à l’anglaise » est à l’époque un espace relativement nu, couvert de pelouse, de quelques bosquets d’azalées, de rhododendrons et d’arbres colonnaires.
La prairie fleurie d'Edmond Rostand
Paul Faure, ami d'Edmond Rostand, décrit : Du côté opposé aux jardins à la française, au-delà de l’espèce de cloître formé par la pergola c’est brusquement un grand vide. La colline tend sa proue à l’espace, s’avance en éperon vers un admirable paysage. Terrasse où l’on vient pour voir le décor qu’a posé la nature. Rostand a voulu qu’elle ne soit que cela. Plus de massifs, plus de parterres, rien qu’une pelouse dont la pente est inclinée de telle façon qu’elle semble rejoindre les prairies de la vallée, se confondre avec les herbages qui bordent la rivière, rien que ce tapis et trois cyprès. Seulement, cette pelouse, Rostand l’a entourée d’une balustrade qui est merveilleuse, et qui, pourtant, n’est ni en pierre, ni en marbre, ni sculptée, ni chargée de statues ; elle est simplement une haie de buis, mais une haie de buis incrustée de roses, de petites roses pompons jetées par centaines, par milliers, dans le dur feuillage. Elle en est couverte, de ces roses, elle en est criblée à ce point qu’on la dirait poudrée d’une poussière de corail, d’une neige de duvets, étoilée de cristaux, de flocons qui seraient imprégnés de couleur rose ; la proue en est ornée comme d’une guirlande de fête.
Les modifications de Jean Rossiaud
Le couple Souza-Costa a acquis Arnaga en 1923. En 1925, ils commandent d'importants travaux au jardiniste architecte de Biarritz Jean Rossiaud. La prairie fleurie est sillonnée de chemins dallés et de nombreux arbres sont plantés dont les cryptomérias du Japon. Il le nomme "jardin de genre".