Le jardin régulier
La renaissance du jardin à la française.

Le parc d’ARNAGA est à lui seul un « poème de pierre et de verdure ».
Constitué d’un jardin à l’anglaise et à la française, il traduit bien le balancement du cœur et de l’âme de son créateur.
Un Edmond ROSTAND partagé entre, d’un côté son penchant pour la solitude et le recueillement que matérialise le jardin anglais. De l’autre, son inclination pour les honneurs et le luxe comme le montre son jardin à la française.
Deux jardins, deux états d’âme, deux états d’esprit…
Grâce à une étude récente de l’architecte paysagiste Françoise Phiquepal et à un important fonds d’archives, les jardins d’Arnaga révèlent aujourd’hui leur histoire. Ils sont l’œuvre d’un poète, Edmond Rostand, aux idées très précises, appuyé par des architectes innovants dans l’art des jardins, Albert Tournaire, Pierre Ferret et probablement Achille Duchêne, le pionnier avec son père de la renaissance du jardin à la française. A l’aube d’un vaste programme de restauration des jardins qui s’étalera sur trois ans, il est intéressant de se pencher sur la naissance et l’évolution de ces jardins et de voir comment le nouveau programme tente de concilier le passé, le présent et l’avenir.
La création de la forêt d’Edmond Rostand
Tout autour du jardin à la française, Rostand a voulu créer une forêt, sorte d’écrin pour son bijou.
L’ami et confident d’Edmond Rostand, Paul Faure, raconte dans son livre « Vingt ans d’intimité avec Edmond Rostand » que pour aménager son jardin, Edmond Rostand exigeait des arbres déjà âgés : « Ah ! non, qu’on ne me parle pas de ces arbres que l’on plante tout petits, qui pendant longtemps ne sont que des plumeaux, et ne poussent chaque printemps que d’un centimètre ! ».
Rostand chercha des arbres âgés et trouva des tilleuls âgés de quatorze ans. « On les déplanta, à l’aide de treuils compliqués, et on les replanta. Après cela, des platanes, des cyprès, des ifs taillés, prirent le chemin d’Arnaga. Ce fut pendant des mois, une procession d’arbres, une allée marchante, un spectacle qui clouait d’étonnement les bons Basques, peu habitués à voir des arbres en pleine croissance déterrés et trimbalés comme des asperges. Opération compliquée, délicate, mais qui réussit à merveille. Par ce moyen, Rostand donnait de la patine à son jardin. Arnaga eut tout de suite de l’âge. »
Croquis de la main d'Edmond Rostand
Les différents jardins d'Arnaga
Le parterre fleuri (en jaune)
Le parterre d'eau (en bleu)
Le parterre de la colonnade (en vert)