Derrière l'artiste, l'homme
Quel homme était Jean Veber ?
Pour le savoir il faut se référer à trois écrits, d’abord celui du peintre Léandre : « Veber est un peintre de haute valeur et un ami simple et sûr ». Pour sa part Henry le Sidaner écrit : « Esprit frondeur, mais sans méchanceté, son sourire ingénu nous mettait tout de suite à l’aise, son âme témoignait d’une véritable piété envers les simples et les braves gens ». Pour terminer Pierre Brisson nous dit dans son livre « Autres Temps » qu’être l’ami de Jean Veber pouvait constituer l’honneur d’une vie ».
Son ami Louis Gillet[1] en écrit le portrait : « Un long garçon très noir avec des cheveux collés aux tempes autour d'un visage passionné et d'un nez naïf et farceur, frémissant, fureteur, qui semblait le conduire et flairer le vent, le nez de La Fontaine. L'œil très abrité, attentif, était d'un brun doré, tour à tour plein de rêverie, de feu et de paillettes. Toute sa longue personne respirait la délicatesse, la sensibilité, la grâce. »
Claude Roger-Marx dans le Comoedia illustré du 5 janvier 1913 le décrit à son tour : « des yeux très mobiles et caressants, passionnés de vivre, une parole vive et claire, des gestes précis et descriptifs ; dans l'ensemble, une sorte de charme romantique. Est-il bien sûr qu'en insistant on ne découvrirait pas de la violence sous cette grâce, de la mélancolie sous cet enthousiasme, et quelque mysticisme sous cette sincérité ? ». Il poursuit comparant les illustrateurs : « Willette rit en embrassant; Chéret danse; Sem singe; Forain déchire et grince; Delaw conte; Faivre pouffe; Guillaume s'esclaffe en grasseyant. Veber lui, sans perdre son sérieux, rit en dedans, d'une manière épique. ».
[1] Louis GILLET : Rétrospective Jean VEBER au Petit Palais, dans la Revue des Deux Mondes de Mai 1930